par AceCrew34 le Mer 21 Oct - 20:07
Des supporters dignes de vrais hooligans
Samedi, une violente rixe a éclaté.
Des fans montpelliérains avaient préparé l’expédition punitive. «
J’ai jamais vu de la violence comme ça, que des gens de Montpellier cassent à Montpellier, c’est inacceptable ! » Mohand, le patron du bar Le Petit Ness, place Jean-Jaurès,
n’en revient toujours pas.
Samedi après-midi, il a été l’un des témoins des affrontements entre supporters en plein centre-ville, à quelques heures de la rencontre opposant Montpellier à Saint- Étienne.
« Ils sont arrivés avec des foulards, en ligne comme une armée, avec des battes de base-ball. Ils étaient trente ou quarante, c’était des Montpelliérains et ils ont repéré des Stéphanois qui buvaient des coups en terrasse. Ils ont crié : "Stéphanois !" et ils leur ont foncé dessus. » Le patron et ses employés ont alors secouru deux jeunes venus de l’Ardèche pour soutenir l’ASSE (Association sportive de Saint- Étienne). Ils ont même recueilli des personnes dans le bar alors que les « barbares »
ont lancé des feux de Bengale et des pétards agricoles.
L’un des Stéphanois a été blessé à la tête, sans gravité, mais le pire a été évité.
Notamment grâce à l’intervention des policiers de la Bac (brigade anticriminalité) qui ont quand même tiré une dizaine de coups de flash-ball pour faire fuir les assaillants.
Les jours précédents déjà, les fans des deux clubs s’étaient "allumés" sur internet, multipliant les insultes et les rendez-vous pour se "castagner". Ce n’était pas du bluff. La raison : une haine ancienne pour une banderole volée par les Foréziens, provocation ultime chez les Ultras...
Côté stéphanois, des dizaines de supporters ont débarqué en ville, déjà ivres, et ils ont continué à s’alcooliser dans des proportions importantes. « En vingt-cinq ans, je n’ai presque jamais vu ça. La quasi-totalité des 450 Stéphanois était ivre, c’était une soulagraphie de groupe et nous n’avions pas de moyen légal de les empêcher d’aller en ville », témoigne l’avocat Pierre-Marie Grappin, qui s’occupe de la sécurité au MHSC.
Dans l’Écusson, certains commerçants ont baissé leur rideau de fer et les stands de la Comédie ont plié boutique sur invitation de la police, en vue de l’arrivée des hordes de supporters.
Les fans des Verts, encadrés par les gendarmes mobiles du centre-ville jusqu’à la gare, ont certes multiplié les chants guerriers et les insultes. Mais leurs homologues montpelliérains inquiètent sérieusement en se transformant en vrais hooligans au point de vue organisation et souci d’en découdre (lire ci-dessous). Qui sont-ils ? Une frange marginale des amoureux du Montpellier-Hérault. Certains témoins présents place Jean-Jaurès évoquent des casquettes du groupe Armata Ultras, même si des membres de ce club démentent toute implication. « Ce ne sont pas les traditionnels de la Butte. Il y a quelque tordus et les plus excités vont vers les Armata Ultras mais on n’a pas de preuve certaine, poursuit Me Grappin. Ce qui est sûr, c’est que nous ne laisserons rien passer, ce ne sont pas cinquante personnes qui vont nous pourrir la vie. »
Du côté de la Butte Paillade, le principal club de supporters, la condamnation des incidents est sans appel : « On ne peut pas cautionner ça, alors qu’on se bat pour ne pas être considéré comme des sauvages. La chasse à l’homme, ça sert à rien, ça contribue à nous enterrer et c’est pas le moment », réagit Bouba, vice-président